
15 avril 2025
L'Eurovision place Gjon's Tears à nouveau sous le feu des projecteurs. Il sera sur scène lors de la finale du Concours de la chanson le 17 mai à Bâle, en se produisant pendant les entractes, avec Paola, Peter, Sue & Marc ainsi que Luca Hänni.
Participera-t-il à l'Eurovision en Suisse ou ne participera-t-il pas? La question était dans l'air depuis plusieurs semaines. La réponse est tombée lundi lors d'une conférence de presse du média alémanique de service public, la SRF, sur un bateau à Bâle. Il participera à un medley, intitulé "Switzerland's musical ESC legacy" ("L'héritage musical de la Suisse à l'Eurovision").
Il y a un mois à Paris, le chanteur expliquait lors d'un entretien vidéo être en discussion avec l'organisation. Pour lui une chose était sûre: il serait à Bâle pour l'Eurovision, d'une manière ou d'une autre.
Toujours lié à l'Eurovision, Gjon's Tears va coacher des jeunes artistes des quatre régions linguistiques, qui vont interpréter la chanson de Céline Dion "Ne partez pas sans moi", dans le cadre de la série d'événements "SRG SSR On the road to Basel".
Début avril, une autre bonne nouvelle est tombée pour Gjon's Tears. Il tiendra le premier rôle, celui d'Edmond Dantès, dans "La légende de Monte-Cristo". L'histoire d'Alexandre Dumas sera adaptée sous la forme d'une comédie musicale, et tournera en France avant de s'arrêter en juin 2026 à Genève.
Impact sur la scène musicale helvétique
Pour lui, le fait que l'Eurovision ait lieu en Suisse a un impact évident sur la scène musicale helvétique. "Cela met en avant le fait que la Suisse vaut quelque chose musicalement et que l'on a des talents qui méritent d'être vus et entendus", a-t-il expliqué à Keystone-ATS.
"Et l'Eurovision, ce n'est pas juste une émission, c'est aussi toutes les infrastructures qui vont être créées à Bâle. Des milliers de personnes vont se rendre dans cette ville pour cet événement", poursuit-il.
Sans oublier Zoë Më, qui représente la Suisse cette année, et qui chante en français. "Je pense qu’elle a la possibilité de briller lors de cet Eurovision. Je suis fier d'elle, car elle est restée proche de ses valeurs, de qui elle est et de sa musique."
Après avoir été demi-finaliste dans "The Voice" en 2019, il a fini troisième de l'Eurovision en 2021. L'événement a eu un impact majeur sur son parcours: "oui forcément, cela a changé ma vie." Sans parler de la phénoménale exposition médiatique.
On parle souvent de l'émission 'The Voice', mais à titre comparatif, elle est suivie par environ 5 millions de personnes tandis qu'avec l'Eurovision, c'est plus de 180 millions de spectateurs qui ont écouté le chanteur suisse interpréter "Tout l'univers" il y a quatre ans. C'est la deuxième émission au monde en termes d'impact global, après le Super Bowl américain.
La célébrité, avec "forcément des hauts et des bas"
Il dit avoir "très bien" géré la célébrité avec "forcément des hauts et des bas". Après l'Eurovision, il s'est installé en France: "un pays qui suit assez peu l'Eurovision, même si elle envoie des mastodontes, des artistes confirmés depuis trois ans, comme Louane cette année".
Une situation qui n'est pas comparable avec celle qui prévaut en Italie ou en Suède, où les artistes qui ont chanté à l'Eurovision jouissent d'un statut de star. En Italie, le chanteur qui participe à l'Eurovision doit d'abord gagner le concours très populaire de San Remo, retransmis sur la Rai: il rassemble des millions de spectateurs devant le petit écran tous les mois de janvier.
L'intérêt pour le concours est aussi grand en Suisse, en Albanie et au Kosovo pour le jeune homme a des origines kosovares. Gjon's Tears et sa chanson "Tout l'univers" sont connus de presque tous.
Départ pour L.A.
Nouvelle étape dans sa carrière, Gjon's Tears vient de signer avec un label indépendant aux Etats-Unis, basé à Los Angeles. Il avait d'abord travaillé avec une maison française après l'Eurovision, et posé ses valises à Paris où il a sorti son album "The Game" en 2023.
Après deux ans dans la ville Lumière, il est rentré en Suisse, à Vevey: "j'avais besoin d'eau près de moi et de soleil". Proche de sa famille, il est resté une année chez lui avant de retrouver l'envie de faire de la musique.
Passage à vide
"J'ai eu de très belles expériences et je pense que Paris est l'une des plus belles villes en termes d'opportunités artistiques, mais j'ai aussi vécu des expériences qui m'ont extrêmement marqué. J'ai été dégoûté de la musique, au point de ne plus vouloir en faire et jusqu'à quasiment arrêter de travailler avec tout le monde", explique l'artiste.
Il a retrouvé la force de faire de la musique grâce à sa manager. "Elle m'a rappelé que ce qui m'a donné envie de faire de la musique, c'était le piano. Alors je me suis acheté un vrai piano." Le Fribourgeois a recommencé à chanter il y a quelques mois. "Et j'ai eu cette rencontre avec ce label américain qui m'a découvert sur Spotify". Il a signé pour deux singles "pour commencer".
Ses influences musicales principales restent les mêmes: le cinéma et la musique anglophone. Sa voix et son élasticité continuent d'être des atouts indéniables. "J'en profite, mais je n'ai pas envie de n'être considéré que comme un bout de performance", dit Gjon's Tears, qui a pour ambition d'être un artiste accompli dans tous les sens du terme.