16 novembre 2022
Les députés fribourgeois sont entrés en matière mardi à l'unanimité sur le budget 2023 de l'Etat. Ce dernier s'affiche à l'équilibre, en vertu d'un principe constitutionnel, avec un excédent de 103'000 francs. Les débats, plutôt critiques, se termineront mercredi.
Le mot "inquiétude" est souvent revenu, a décrit Elias Moussa, rapporteur de la commission des finances et de gestion. Le député PS a cité le recours accru aux fonds et provisions, le recul des recettes fiscales, le "sombre" avenir de la péréquation de la Confédération et le besoin en financements du système de santé.
Le budget parvient à couvrir l'évolution "significative" des charges grâce aux ressources extérieures et revenus fiscaux à la hausse, a constaté le grand argentier Jean-Pierre Siggen. "Le Conseil d’Etat a élaboré un budget porteur de stabilité dans une période incertaine", a-t-il répété.
Vive inquiétude
La droite a fait part de sa vive inquiétude. "A ce rythme de croissance des charges, nous n'aurons plus de réserves d'ici à trois ans", a lâché l'UDC Stéphane Peiry. Sans oublier le risque de récession, avec la politique monétaire restrictive instaurée par la Banque nationale suisse (BNS) pour contrer l'inflation.
Son collègue PLR Andreas Freiburghaus, pour le groupe PLR/PVL, a évoqué un budget "dangereux", en référence au dépassement de la barre des 4 milliards. "L'équilibre est trompeur", a-t-il averti. Le Centre a parlé d'une continuation, avec notamment les 283,8 millions d'investissements, s'est réjoui le député Hubert Dafflon.
Abstentions en vue
Le groupe socialiste, à l'instar des Verts et Alliés, est entré en matière, tout en affirmant vouloir s'abstenir au vote final. "Le PS ne veut pas se faire le complice d'une politique réduisant les prestations", a dit Marie Levrat, parlant d'un "manque d'ambition" en évoquant la priorité donnée par la droite aux baisses d'impôts.
Les variations entre 2022 et 2023 proviennent en partie d’une évolution favorable de certaines recettes fiscales. Si l’impôt sur le revenu des personnes physiques recule de 25 millions de francs, l’impôt sur le bénéfice des personnes morales croît de 24 millions. La part à l’impôt fédéral direct augmente de 19 millions.
Investissements à concrétiser
La péréquation financière fédérale apporte 51,4 millions de francs en plus. En ce qui concerne les subventions fédérales, une hausse "notable" de 45 millions est à relever au niveau des récupérations de l’aide sociale pour les demandeurs d’asile et les réfugiés, dont les charges liées à la guerre en Ukraine.
Côté dépenses, les charges de personnel (+4,7%) dépassent de manière "significative" celle de l'entier des charges (+3,9%). Outre les nouveaux postes (+151 EPT, surtout pour l’enseignement et les travailleurs sociaux dans les écoles), l’indexation à l’inflation (+2,55%) a des effets "non négligeables" sur la masse salariale.