06 septembre 2024
Le secteur de la réassurance se porte bien. Après plusieurs années difficiles, les réassureurs, réunis à Monaco pour leurs "Rendez-vous de septembre", ont su rétablir des conditions tarifaires et contractuelles plus favorables avec leurs clients assureurs en 2023.
La tendance semble se poursuivre en 2024. Les réassureurs, comme Munich Re ou Swiss Re, permettent d'écrêter les risques portés par les assureurs. Moyennant finance, ils s'engagent à relayer leurs clients assureurs en prenant à leur charge une partie des dommages, s'ils surviennent.
Les acteurs de ce secteur, un marché évalué en 2023 à 364 milliards d'euros, se réunissent à partir de samedi et jusqu'à mercredi à Monaco - comme chaque année -, où ils commencent les négociations annuelles avec leurs clients assureurs.
"Nous avons restauré des conditions pour que le marché de la réassurance fonctionne bien, de manière pérenne", en étant plus fermes "sur les tarifs, sur les conditions contractuelles, sur les structures", a expliqué cette semaine le président de l'Association des professionnels de la réassurance en France (Apref), Benoît Hugonin.
Les réassureurs ont connu des rendements des capitaux propres volatils et dégradés, entre 2017 et 2022, par une série de catastrophes naturelles, où les périls dits secondaires, c'est-à-dire d'intensité moyenne comme la grêle ou les incendies de forêts, ont été de plus en plus présents.
Hausses de prix
À partir de 2023, la réassurance a réagi en durcissant ses seuils d'intervention et en augmentant ses prix dans ses contrats actualisés chaque année, pour rétablir sa rentabilité. Parallèlement, des réassureurs se sont désengagés des catastrophes naturelles secondaires pour se concentrer sur les catastrophes primaires: tremblement de terre ou ouragans.
Un rééquilibrage assumé par les réassureurs mais qui a considérablement rogné les marges de la plupart des compagnies d'assurance. Celles-ci n'ont pas manqué de le souligner lors de leurs résultats 2023.
Il n'y a "pas de raison de penser qu'il y aurait un changement d'approche pour les renouvellements 2025", a ajouté M. Hugonin, pour qui "quand on est réassureur, on n'est pas au même endroit sur la chaîne de gestion des risques".